Samedi 25 mai à 17h : Le scorpion dans la maison

Un spectacle de et avec Roland Gigoi

collaboration artistique Michèle Gary


Juste une histoire de famille, « mon » histoire… en écho de tellement d’autres.
« J’ai attendu, sans le vouloir, sans le savoir, la mort de mon père.
Il est mort au début d’un printemps, il y a quelque temps.
Rien n’a jamais été dit. No man‘s land entre nous! Tombereau de questions jamais ouvertes, bouches toujours cousues.
Ça pourrait s’appeler lettre au père. La lecture de celle de Kafka m’a ouvert le coeur. Le temps a fait le reste, il a su user mes impatiences, l’accalmie est propice à l’écriture.

C’est aussi une lettre jetée à la mère.
C’est surtout l’histoire d’un gamin, cherchant à déchiffrer les hiéroglyphes du temps.
Nous héritons pour le meilleur et pour le pire des joies et des blessures de nos ancêtres, de l’histoire tumultueuses des hommes. Raconter un bout infime de cette route à vivre, c’est interroger une fois encore l’inconnaissable.
Mettre un mot, en travers de la porte, pour qu’elle ne se ferme pas !

J’ai pris mes morceaux de vie, mes morceaux de parents, j’ai relié quelques archives sauvées de l’oubli, des fragments épars qui traversent la galaxie du 20ème siècle à la vitesse de la lumière avec son histoire oh combien chaotique ! C’est de ces fragments dont je veux parler.

Juste ma parole rassemblant des mots, des photos, et aussi des témoignages pour tracer dans toutes ces singularités
une ligne commune : celle des enfances brisées qui ont charpenté nos existences en devenir.
Une livre de chair fraîche (dirait Shakespeare) prise de force à l’aube d’une vie. C’est de cette blessure dont il sera question.
Pour cette traversée dans les oeuvres vives contribuant à la bonne marche de nos chemins de vie, je convoquerai aussi quelques textes d’Henri Michaux « des textes qui me font du bien ». La compagnie du poète éclaire le chemin.